Reportage le 03/07/2019
La tombe de Jim Morrison est un must pour quiconque s’intéresse aux pèlerinages modernes. Immersion avec les fans pour le 48e anniversaire de la mort du plus célèbre membre du club des 27.
Hollandais, Allemands, Américains, Français ou Russes, ils se retrouvent tous au Père Lachaise, vivre un moment de communion entre fans — et avec Jim bien sûr. Chaque année, à l’occasion de la date anniversaire du 3 juillet, ils viennent une semaine en pèlerinage à Paris, à ne parler que de Jim, à chanter du Jim, à lire du Jim.
Beaucoup de pèlerins font référence à Jim comme à un poète, dont les textes ont provoqué chez eux des expériences mystiques. Laurent, un Français, m’explique que quand il a lu les textes de Jim pour la première fois, il a pleuré, ressentant que Jim lui parlait à travers eux.
Pour beaucoup, le pèlerinage à Paris représente surtout d’inombrables allers-retours entre la tombe de Jim … et les bars des boulevards environnants. Avant, c’était dans le cimetière qu’ils pouvaient se livrer à une « libération » totale, sexuelle ou psychédélique. Une Hollandaise, la cinquantaine passée, me raconte le temps de ses ébats dans le cimetière… interrompus par la police. Depuis, la direction du cimetière a durci la ligne, et un gardien est en permanence sur la tombe de Jim en ces jours commemoratifs. Les fans ne peuvent même plus boire un verre sur la tombe du plus grand des buveurs.
Les fans de la première heure sentent le poids du temps et préparent la suite. Bruno espère pouvoir reposer près de Jim. Il a toujours dans son sac un papier disant qu’à sa mort, il souhaiterait être enterré au Père Lachaise. Michelle, elle, a toujours un peu de la tombe de Jim chez elle : elle en a emporté un morceau quand elle a été détruite pour être remplacée.
Un fan allemand, déjà, est mort plus tôt dans l’année. La communauté des fans a alors décidé de faire une cérémonie spéciale au Père Lachaise, avec sa famille. Pour lui, ils versent ses cendres sur la tombe de Jim. Pour un dernier pèlerinage auprès du roi lézard.
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